Città Violenta

Réalisé par Sergio Sollima en 1970, Città Violenta est un film d'action franco-italien, avec Charles Bronson, Jill Ireland et Telly Savalas. Bien avant sa collaboration avec Michael Winner sur The Stone Killer (Le Cercle noir) et la série de film Death Wish ( Un Justicier dans la ville), Bronson joue le rôle d'un assassin professionnel, Jeff Heston, qui passe des vacances dans les îles Vierges avec sa maîtresse Vanessa (Ireland), mais qui est abattu et laissé pour mort par un assaillant inconnu. Heston survit, mais est emprisonné après avoir été accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis. Des années plus tard, Heston est libéré et retrouve Vanessa à la Nouvelle-Orléans, où il découvre qu'elle est désormais mariée à Weber (Savalas), le patron du crime qui l'a piégé. Cependant, lorsque Heston refuse de rejoindre le gang de Weber, le chasseur, deviens la proie…

Au moment fort de sa carrière, les producteurs ont fait appel à Ennio Morricone. Sa partition s'articule autour de deux thèmes principaux récurrents. Le premier, ‘Città Violenta’ (A1) est un thème dur et graveleux pour orchestre, guitares gémissantes et pianos sombrement insistants, qui émerge progressivement en une mélodie stridente que beaucoup peuvent considérer comme un précurseur du thème qu'il a écrit pour The Hateful Eight (fr : Les Huit Salopards) de Quentin Tarantino, quelque 45 ans plus tard. Morricone a également introduit un dulcimer aux sons nerveux dans la seconde moitié du thème. C’est, il faut bien l’avouer, un classique du maestro romain, et l'ensemble est plutôt bien réussi, puisqu’il évoque le style de vie dangereuse de Heston. Le deuxième thème récurrent, ‘Con Estrema Dolcezza’ (A5), est un thème d'amour pour le couple Heston/Vanessa. Il s'agit d'une mélodie romantique par excellence pour cordes et bois, bien que l'ajout inhabituel d'une guitare en écho à l'arrière-plan lui confère une qualité menaçante inattendue.

Le reste de la partition est construite à partir de la stylistique de ces deux idées. Des morceaux comme ‘Norme Con Ironie’ (B1) et ‘Rito Finale’ (B4) offrent des variations plus discrètes sur le thème principal de Città Violenta. Ailleurs, des morceaux comme ‘Mille Volte Un Grido’ (A3) sont des pistes de suspense abstraites et dissonantes qui comprend des guitares lancinantes et des textures synthétiques inhabituelles, tandis que d'autres morceaux comme ‘Momento Estremo’ (A4) sont plus doux et plus intimes, avec souvent des performances proéminentes des bois et du clavecin.

Il y a également un ou deux morceaux d'action groovy de rock léger, comme ‘Svolta Definitiva’ (A6) et ‘Disperatamente’ (B3), qui rehaussent encore l'aspect grinçant du décor de la Nouvelle-Orléans. À noter que ‘Disperatamente’ est particulièrement remarquable pour ses voix étranges et haletantes.

Édité sous la bannière de RCA Victor lors de la sortie du film, la bande originale de Città Violenta a fait l'objet de nombreuses rééditions au fil des ans et le thème principal figure également sur plusieurs dizaines d'albums de compilation Morriconniene publiés au fil des ans. Bien que la version examinée ici est celle publiée en 1970, je voulais épingler le double LP sorti cette année chez Subsound Records, qui comprend l’intégralité de la partition.

Bien qu’elle n’égale pas certaines BO inoubliables comme Once Upon A Time In The West et Le Clan des Sicilien, Città Violenta plaira certainement à tous les fans de Morricone et consort.