Patton


20th Century Fox Records 1970 Vinyle
1973 Vinyle
1970 Vinyle
Film Sortie du film: 1970
 

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# Track   Duration
Side 1
1.Patton Speech4:53
2.Main Title2:20
3.The Battleground2:20
4.The First Battle2:49
5.Attack3:16
6.The Funeral1:56
7.Winter March1:53
 19:27
# Track   Duration
Side 2
1.Patton March2:06
2.No Assignment2:03
3.German Advance2:30
4.The Hospital3:20
5.The Payoff2:20
6.End Title & Speech1:11
 13:30
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Patton - 09/10 - Critique de FilmClassic Soundtrack , ajouté le (Français)
Le caractère pittoresque et énergique du Général George Smith Patton Jr, ses succès militaires et ses fréquentes erreurs politiques ont produit une image si complexe et très souvent contradictoire, qu’il a suscité l’intérêt des studios hollywoodiens. Bien qu’on retrouve son personnage dans divers films de guerre (1), c’est en 1970 que le réalisateur et producteur américain Franklin J. Schaffner réalise Patton. Le film a pour sujet les dernières années de la vie du Général, à partir de sa prise de commandement en Tunisie en 1943, jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Patton a rencontré un succès commercial (2) et a été oscarisé en 1971 à sept reprises (3).

La collaboration entre Franklin J. Schaffner et Jerry Goldsmith avait commencé en 1963 avec le film The Stripper (Les Loups et l'Agneau). Quelques années plus tard, les deux hommes se retrouvent à nouveau pour Planet of the Apes (La Planète des singes). Pour Patton, Schaffner a insisté sur la combinaison d'aspects musicaux absolument conventionnels, comme ceux dérivés des structures faciles, répétitives et simplistes d'une marche militaire et l'utilisation de techniques contemporaines d'une modernité marquée (par exemple par l'utilisation extraordinaire et inventive de l'echoplex, un dispositif utilisé jusqu'alors dans la sphère pop-rock). En perspective, tout se tient dans le traitement musical du film et du personnage. Les deux aspects principaux qui ressortent de lui, son caractère religieux et sa vocation militaire, se mélangent splendidement grâce à une utilisation simple, mais judicieuse de l'orchestration en superposant l'orgue, représentant l'aspect spirituel, à la marche militaire, qui symbolise évidemment le côté non seulement guerrier du protagoniste, mais également ses manières choquantes, grossières dédiées à l'ennemi, ainsi que ses méthodes discutables, comme la gifle qu’il donne à un soldat.

Une solution simple à première vue, mais qui ne l'est que lorsqu'on a atteint un certain niveau de compréhension du mécanisme par lequel on sait que les images et la musique sont symbiotiquement liées, formant un « tout » homogène absolument indestructible. C'est le cas du ‘Main Title’ (A2) qui, après l'introduction initiale présente l'utilisation de l'échoplex, qui consiste en la création en studio d'un effet d'écho ou de rebond musical (un des grands apports de la partition) avec la trompette comme protagoniste, qui sert parfaitement à décrire le paysage désolé que la dévastation de la guerre entraîne habituellement. N'oublions pas que le film s'ouvre sur le pillage des restes des combattants morts après la bataille. Mais ces quelques notes négatives font rapidement place à une marche militaire entraînante. Pour caractériser l’armée allemande, Goldsmith a créé également une marche qui caractérise parfaitement bien la brutalité de l’envahisseur. On les retrouve dans les séquences ‘Patton March’ (B1), ‘Attack’ (A5) et dans ‘German Advance’ (B3).

La séquence qui illustre ‘The Battleground’ (A3) est très représentative, puisque le militaire américain évoque avec admiration la victoire des Carthaginois sur les terres de Libye, survenue dans l'Antiquité. Goldsmith incorpore l'effet d'appel de trompette militaire susmentionné en guise de musique de fond. Cependant, il ne se contente pas d'utiliser cette technique à l'infini, mais, grâce à sa capacité créative avérée, il parvient à élever le niveau dramatique du film dans des passages musicalement ingrats comme ‘The Funeral’ (A6) ou ‘The Hospital’ (B4), aux tonalités graves et à une expressivité « douloureuse », comprenant une utilisation dramatique des cordes à la manière d'Alex North (dans Cleopatra, par exemple).

L'utilisation magistrale des percussions (timbales et caisse claire) en combinaison avec un orgue dans la séquence ‘The First Battle’ (A4) est également une contribution dramatique brillante que nous offre Goldsmith pour Patton.
‘Attack’ (A5) est le fragment qui juxtapose le mieux tous les éléments musicaux utilisés, construisant une succession de crescendos consécutifs comme conséquence narrative des différents scénarios de l'avancée territoriale de l’armée américaine.

La séquence ‘No Assignment’ (B2), est en quelque sorte un prélude à la bataille (qui rappelle aussi la façon dont North illustre musicalement la nuit précédant l'affrontement décisif entre les gladiateurs rebelles et les toutes-puissantes légions romaines dans Spartacus). Ici, Goldsmith combine parfaitement bien des timbales, une caisse claire, un piano, des cordes et des bois.

La partition dépasse à peine une demi-heure de musique (32 min, 57 sec) dont il faut déduire les presque 5 minutes occupées (4 min, 53 sec) par le discours initial du général américain par lequel s'ouvre le film (séquence Patton Speech – A1).

‘The Payoff’ (B5) décrit une marche dédiée au protagoniste avec une tonalité de piano, presque en sourdine, dont l'intensité croît à deux voix jusqu'à sa fin dramatique sur les cordes.

Enfin, les cors évocateurs et réfléchis du ‘End Title’, pour la dernière séquence (B6) cèdent la place à la marche finale, qui clôt désormais le film de manière orthodoxe.

Lors de la sortie du film, la partition a été éditée dans plusieurs pays sous la bannière du label 20th Century Fox Records (label noir). Il fera l’objet d’une première réédition deux ans plus tard (1973), puis d’autres suivront, comme celle parue en 1990 par Silva Screen. Intéressant aussi, cette édition double CD, éditée en 2010 par Intrada qui comporte, outre l’enregistrement original du LP, quelques bonus comme ‘The Cemetery’, ‘An Eloquent Man’, ‘A Change Of Weather’ et ‘Pensive Patton’.

À propos de la musique du film, le célèbre compositeur Lalo Schifrin déclara : « Qu’elle est l'une des rares compositions qui pourraient me rendre jaloux. Une telle créativité dans le registre de la musique militaire, c'est extraordinaire. C'est beau comme du Beethoven et inventif comme du Varèse ». Oui, Patton est une de ces partitions qui à juste titre est entrée dans le patrimoine culturel populaire de tous les BOphyles et si vous ne l’avez pas encore, je vous conseille vivement à l’acquérir à tout prix.

(1) Paris brûle-t-il ? en 1966, Brass Target (La Cible étoilée) en 1978, ou encore War and Remembrance (Les Orages de la guerre) ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres.
(2) En France, le long-métrage ne rencontre pas le même succès.
(3) L'acteur principal (George C. Scott) fut le premier acteur à refuser son Oscar, s'opposant à cette compétition, notamment dans un télégramme adressé à l'Académie des Oscars. Il n'aimait pas cet éloge de la concurrence entre acteurs.

FilmClassic Soundtrack
Bande annonce:





Bande annonce:





Autres sorties de musique de Patton (1970):

Patton (2010)
Patton / The Flight of the Phoenix (1999)
Patton (1977)
Patton (1970)
Patton (2007)
Patton (1990)


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